La réunion ministérielle de haut niveau du Comité technique spécialisé de l’alimentation et de l’agriculture de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), des 27 et 28 septembre 2021, s’est achevée ce mardi à Abidjan avec la décision prise par les ministres en charge de l’élevage de proposer aux chefs d’Etat la mise en place d’un fonds d’urgence régional.
Ce fonds, selon Sékou Sangaré, commissaire en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la CEDEAO, qui a lu le communiqué final de la rencontre, est dédié à la prévention et au contrôle des maladies animales transfrontalières et des zoonoses en Afrique de l’ouest. La réunion ministérielle visait aussi à présenter les principales recommandations des 6e et 7e réunions des réseaux régionaux en santé animale et à soumettre pour approbation cinq documents stratégiques proposés par le Centre régional de la santé animale (CRSA).
En conférence de presse de clôture mardi dernier, Sékou Sangaré a dévoilé le mécanisme par lequel ce fonds, ainsi que tout le programme d’amélioration de la santé animale seront financés. « Il s’agit d’importantes sommes d’argent qui se chiffrent en milliards de dollars. Pour cela, on a besoin des partenaires financiers régionaux et internationaux. Mais les premières ressources proviennent du prélèvement communautaire de chaque pays qui est de taxer aux frontières les produits non essentiels et cette taxe est de 0,5%. Ce montant est modeste donc la plus grande partie de ce montant proviendra des institutions financières régionales et internationales », a expliqué M. Sangaré.
Suivant le modèle d’immatriculation des véhicules de la sous-région ouest-africaine, le Comité entend lancer l’identification et la traçabilité des cheptels de l’espace communautaire. « Cela sera bénéfique pour les populations car l’on saura l’origine des animaux, leur état sanitaire et garantir une bonne qualité de la viande et assurer la santé alimentaire », a souligné le ministre nigérien chargé de l’élevage.
Plan stratégique
Pour améliorer efficacement la santé animale dans la région CEDEAO, le Comité ministériel a adopté cinq documents stratégiques Ce sont « la stratégie sur la santé animale et le bien-être animal ; la stratégie d’identification et de traçabilité du bétail de la CEDEAO ; la stratégie d’éradication et de prévention de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030 ; la stratégie d’éradication de la rage transmise par les chiens à l’horizon 2030 ; la stratégie sur le contrôle des trypanosomiases et trypanosomoses animales et des maladies transmises par les tiques », a énuméré le commissaire en charge en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau.
En outre, les ministres se sont dits préoccupés par la santé animale et le bien-être des animaux. C’est pourquoi ils ont indiqué leur adhésion à l’initiative d’interdiction de la maltraitance des animaux en général et de l’abattage des ânes en particulier.
Le poulet ivoirien à consommer sans risque
Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques (MIRAH) a, en conférence de presse, assuré que le secteur avicole de la Côte d’Ivoire qui, au mois de juillet avait était menacé par la grippe aviaire, est sorti de la zone de turbulence ; conséquence, le poulet ivoirien peut être consommé sans aucun risque.
« Lorsque le foyer a été découvert au mois de juillet dans une ferme à Mondoukou, dans la région de Grand-Bassam, notre réaction efficace qui a consisté à procéder à l’abattage des volailles concernées et à la destruction des œufs, a permis de préserver les autres cheptels. Par ailleurs, une enveloppe de 973 millions de FCFA a été dégagée pour préserver 50 mille emplois directs et 250 milliards de FCFA de chiffres d’affaires. Donc, je peux l’affirmer, le poulet ivoirien est consommable sans risque mais nous restons vigilants », a-t-il précisé.
Conscients de l’ampleur de la tâche, les ministres ont invité les partenaires au développement à appuyer la CEDEAO dans la mise en œuvre de la stratégie de prévention et de lutte contre toutes les maladies prioritaires transfrontalières y compris les zoonoses. Pour que, insistent-ils, « au-delà des déclarations, des actions concrètes soient mises en œuvre ».
Serge YAVO