Peste des petits ruminants :
Un vaccin résistant à la chaleur pour éradiquer la PPR en Afrique d’ici 2030

Peste des petits ruminants

Un vaccin conçu pour résister aux températures élevées et aux conditions de terrain difficiles, permettra d’éradiquer la peste caprine mortelle d’Afrique d’ici 2030. Il est déployé au Mali, l’un des pays les plus touchées par la peste des petits ruminants.

Un vaccin révolutionnaire résistant à la chaleur, développé grâce à une collaboration internationale, offre un nouvel espoir d’éliminer la peste des petits ruminants (PPR), communément appelée peste caprine, d’Afrique d’ici 2030, une maladie qui dévaste des millions de moyens de subsistance ruraux chaque année.

Le vaccin, nommé OvipestePlus, est le fruit d’un partenariat entre l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), qui fait partie du Consortium des centres internationaux de recherche agricole (CGIAR), le Laboratoire vétérinaire central du Mali (LCV) et la société indienne Hester Biosciences Limited.

Conçu pour résister aux températures élevées et aux conditions de terrain difficiles, il est déployé au Mali, l’une des régions les plus durement touchées par la PPR.

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La PPR est une maladie virale hautement contagieuse qui affecte les chèvres et les moutons, en particulier dans les communautés rurales à faible revenu où les animaux sont essentiels à la sécurité alimentaire et aux revenus.

La maladie cause plus de 2 milliards de dollars de pertes mondiales chaque année, dont un tiers en Afrique. Le Mali, où est élevé un tiers des petits ruminants d’Afrique de l’Ouest, a été particulièrement touché.

Le vaccin OvipestePlus représente une avancée technique majeure. Contrairement au vaccin actuel contre la PPR, qui se dégrade en moins d’une heure après avoir été mélangé à l’eau et ne réagit plus à haute température, OvipestePlus conserve son efficacité jusqu’à 9 jours entre 32,5 °C et 38,5 °C, 7 jours à 40 °C et 5 heures après reconstitution.

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Un vaccin résistant à la chaleur pour éradiquer la PPR en Afrique d’ici 2030

Cela le rend idéal pour un déploiement au Mali, où les températures élevées et les infrastructures limitées de la chaîne du froid ont entravé les efforts de vaccination précédents.

Des essais récents ont montré un taux d’efficacité de 99 % et le vaccin a reçu la validation du Centre panafricain de vaccins vétérinaires (PANVAC) de l’Union africaine, ouvrant la voie à une utilisation à grande échelle.

L’urgence du déploiement de ce vaccin est renforcée par le Programme panafricain d’éradication de la PPR et de contrôle des autres maladies des petits ruminants, lancé plus tôt cette année. Ce programme vise à éradiquer la PPR en Afrique d’ici cinq ans.

Des institutions mondiales clés soutiennent cet effort. L’Union européenne a renforcé son soutien au Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) et au PANVAC.

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En outre, la Banque mondiale a engagé un financement important pour soutenir la vaccination contre la PPR dans les pays du Sahel, soulignant ainsi le consensus international sur l’importance de s’attaquer dès maintenant à cette maladie.

Les avantages de l’élimination de la PPR vont bien au-delà de la santé animale. Des chèvres et des moutons en meilleure santé se traduisent par une amélioration de la nutrition, des revenus et de la résilience des communautés pauvres, en particulier des femmes, qui gèrent souvent des troupeaux de petits ruminants.

Cette initiative coordonnée représente ce que les experts appellent une opportunité unique de débarrasser l’Afrique de l’une des maladies du bétail les plus dévastatrices sur le plan économique.

Sandrine KOUADJO et autre média