Grippe aviaire en Afrique du Sud :
L’industrie avicole à nouveau sur le qui-vive

Grippe aviaire en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, l’industrie avicole est la plus développée sur le continent africain. Le secteur qui se remet à peine de l’épizootie meurtrière de grippe aviaire de 2023, doit à nouveau faire face aux agents pathogènes de la maladie virale.

L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a révélé, le mercredi 2 juillet, que les autorités sud-africaines ont déclaré l’apparition de deux nouveaux foyers de grippe aviaire de type H5N1 dans des exploitations avicoles situées dans les provinces du Nord-Ouest et du Mpumalanga.

Selon les informations rapportées par Reuters, la maladie a déjà provoqué la mort de 1 150 volailles dans les fermes concernées. Cette annonce intervient 4 mois après que le ministère de l’Agriculture a confirmé, en mars dernier, la présence du virus de souche H5N1 chez des oiseaux sauvages sur l’île subantarctique Marion, avec des cas recensés chez six espèces, dont l’albatros hurleur et le manchot royal.

A LIRE AUSSI  La retenue d’eau de Bapla accueille ses premiers alevins

Elle marque en outre la résurgence de la maladie dans des élevages commerciaux, près de 2 ans après que l’industrie avicole se soit rétablie de la pire épizootie de grippe aviaire de son histoire en 2023. Cette crise zoosanitaire qui était alors causée par la propagation simultanée des souches H7N1 et H5N1 du virus, a conduit à l’abattage du tiers du cheptel avicole national (soit 10,5 millions d’oiseaux), entraînant au passage des pertes économiques évaluées à plus de 529 millions $ pour la filière.

Une réponse proactive du gouvernement

S’il est encore trop tôt pour prédire une nouvelle épizootie de cette ampleur, la réapparition de la souche H5N1, qui n’est certes pas rassurante pour les éleveurs locaux, devrait donner un coup d’accélérateur au déploiement de la stratégie de prévention récemment annoncée par le gouvernement.

A LIRE AUSSI  La Tanzanie bénéficie de 227 millions de dollars pour renforcer l'aquaculture et la résilience climatique

Dans le pays, le ministère de l’Agriculture avait en effet annoncé, le 5 juin dernier, l’intention du gouvernement de mettre en œuvre la première campagne de vaccination massive de volailles de l’histoire du pays contre la grippe aviaire.

« Ce que nous essayons de faire, c’est prévenir la catastrophe qu’une épidémie pourrait provoquer, et c’est l’objectif de cette vaccination : renforcer l’immunité du cheptel avicole local contre cette grippe aviaire pathogène, en nous inspirant des meilleures pratiques internationales, en regardant ce qui a été fait dans d’autres pays », expliquait alors John Steenhuisen, ministre de l’Agriculture.

L’industrie avicole à nouveau sur le qui-vive

Dans un communiqué publié le 30 juin sur son site, l’entreprise Astral Foods, premier producteur sud-africain de viande de poulet, a annoncé avoir obtenu l’autorisation de vacciner 5 % de son cheptel dans le cadre d’une phase pilote contre la souche H5 de la grippe aviaire.

A LIRE AUSSI  La commune de Sama dotée d’une nouvelle aire d’abattage

« Le vaccin permettra aux oiseaux de développer une immunité face à d’éventuelles souches circulantes du virus H5. Cette immunité se développera dans les trois semaines suivant la vaccination. Bien que le vaccin ne supprime pas complètement l’infection, il réduit fortement la mortalité, diminue l’excrétion virale et limite ainsi la contamination de l’environnement. Il permet aussi aux oiseaux de se rétablir et de poursuivre leur production, évitant ainsi des pertes économiques majeures », peut-on lire dans le communiqué.

L’entreprise précise toutefois que ce vaccin ne cible pas la souche H7N1, principale responsable de la forte mortalité des oiseaux durant la crise de 2023. En attendant les prochains développements de la situation zoosanitaire et du déploiement de la campagne de vaccination dans la nation arc-en-ciel, la vigilance reste de mise pour les acteurs de l’industrie avicole.

Autre média