Mali :
La pisciculture, un secteur d’activité prometteur

Pisciculture Mali

La production halieutique au Mali s’établit à environ 100 000 tonnes par an, plaçant le pays parmi les principaux producteurs de poissons d’eau douce en Afrique. La pisciculture émerge ainsi en tant que secteur d’activité stratégique, avec un potentiel considérable pour la sécurité alimentaire et le développement économique. Elle offre la possibilité de produire 50 à 400 kg sur un périmètre de seulement un mètre carré.

Bien que la pisciculture au Mali soit en phase de développement, le pays a réalisé des progrès significatifs, atteignant un taux de production de poisson estimé à 7 670 kg en 2020. Ce secteur, dynamisé par le privé, compte environ 2 100 pisciculteurs, parmi lesquels Issa Bagayoko, promoteur de l’entreprise Bagayoko-Aquamode. Passionné de poissons depuis son jeune âge, Bagayoko pratique la pisciculture depuis quelques années. Dans sa ferme, il produit des alevins de poissons-chats (Clarias Gariepinus). Selon lui, la pisciculture est cruciale face aux défis environnementaux. « Avec la surexploitation des ressources en eau, la pisciculture est la meilleure alternative pour combler le déficit », explique-t-il.

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Pisciculture Mali : Impact économique et social

La pisciculture ne se limite pas à la production alimentaire, mais constitue également une source de revenus significative. Plus de 300 000 personnes tirent leur subsistance de cette activité, englobant divers acteurs tels que des producteurs d’alevins, des distributeurs d’aliments pour poissons, des transformatrices et des entreprises.

Les poissons favorables à la pisciculture

 

La pisciculture malienne exploite diverses espèces, principalement les clarias et les tilapias. Les premiers sont de la famille Clariidae et les seconds de celle des cichlidés. « Déjà, au bout de quatre à cinq mois, les clarias peuvent atteindre 500 à 600 g et sont aptes à être commercialisés », informe Idrissa Diakité, technicien en pisciculture. Quant à l’eau dans laquelle vivent les alevins, il est conseillé de la renouveler au moins une fois tous les cinq jours pour les tilapias et deux à trois fois par mois pour les clarias, ajoute le technicien. Il indique que le renouvellement fréquent de l’eau, la gestion des densités dans les bacs et un nourrissage équilibré sont essentiels pour assurer le succès de l’élevage.

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Pisciculture Mali : Le nourrissage, une étape importante

Les alevins sont achetés tout petits et sont ensuite nourris par les promoteurs de sites piscicoles. Ceux de l’entrepreneur Issa Bagayoko proviennent selon lui du Nigeria. Pendant six mois, les espèces sont nourries trois fois par jour. « Nous leur donnons de la nourriture en fonction des périodes d’élevage avec des aliments industriels adaptés et équilibrés », explique le pisciculteur. L’aliment de base de ces poissons élevés est composé de 65 % de farine de riz, 18 % de tourteau d’arachide, 12 % de remoulage de blé, 4 % de farine de poissons et 1 % de coquillages.

Limiter le nombre d’alevins dans le bac pour obtenir un bon résultat

 

La densité varie en fonction du type de bac utilisé. Un bac en plastique de 1 m cube d’eau de 600 litres peut contenir 100 poissons. Pour permettre la croissance des alevins, dans un bac hors sol de deux mètres sur quatre (huit mètres cubes), il est conseillé, selon le technicien Idrissa, de se limiter à 400 poissons.

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Bienfaits nutritionnels et enjeux environnementaux

Le poisson, aliment de base au Mali, est une source riche en acides gras oméga-3 et en nutriments essentiels. Cependant, l’essor de la pisciculture soulève des préoccupations environnementales en raison des effluents produits. Bien que cette pratique contribue à la préservation de l’écosystème aquatique, des efforts sont nécessaires pour atténuer les impacts environnementaux.

Innovations technologiques

Une initiative innovatrice dans la pisciculture malienne est l’introduction de l’aquaponie, une méthode durable intégrée de production alimentaire. Cette approche combine l’élevage de poissons avec la culture de plantes aquatiques, créant un écosystème symbolique. Les déchets des poissons fournissent des nutriments aux plantes, tandis que les plantes filtrent et purifient l’eau pour les poissons. Cette pratique maximise l’efficacité des ressources tout en minimisant les déchets. Elle offre ainsi une solution écologique et économique pour la pisciculture au Mali.

Source : Autre presse