Au Bénin comme ailleurs, la majorité des repas intègrent des protides issus d’animaux : viande, poisson, œufs… Ces aliments délicieux et riches en protéines peuvent cependant devenir dangereux si les animaux d’origine étaient malades. Dans ce contexte, le rôle des vétérinaires devient vital pour garantir une réelle sécurité alimentaire à la population.
Viande de bœuf, de poulet, poisson fumé ou frit, œufs durs ou en omelette… Ce sont autant d’aliments présents au quotidien sur les tables béninoises. Ces mets protidiques, très appréciés pour leur goût et leur odeur, sont incontournables dans l’alimentation. Mais derrière leur apparente fraîcheur se cache une réalité préoccupante : ils proviennent d’animaux. Et tous les animaux ne sont pas en bonne santé.
Or, si l’animal est malade avant l’abattage ou la pêche, les risques pour le consommateur sont bien réels. Consommer une viande infectée ou des œufs provenant d’une volaille malade, c’est ouvrir une porte à de nombreuses maladies transmissibles à l’homme. Cette réalité, trop souvent banalisée dans nos marchés et nos assiettes, menace directement la sécurité alimentaire.
Les maladies liées aux produits d’origine animale
Lorsqu’un animal est malade et non soigné, il peut être porteur de bactéries ou de parasites que l’être humain ingère à travers la viande, le poisson ou les œufs, exposant ainsi le consommateur à plusieurs maladies graves. La salmonellose, causée par des œufs ou de la viande mal conservés, entraîne de violentes diarrhées, vomissements et peut être fatale chez les enfants ou les personnes âgées.
La brucellose, transmise par la viande ou le lait contaminés, attaque les organes internes. Elle provoque de la fièvre, des douleurs musculaires, et parfois même l’infertilité. La listériose, fréquente dans les poissons et les viandes mal cuites, occasionne des troubles neurologiques, particulièrement dangereux pour les femmes enceintes. Quant à la trichinose, souvent liée à la consommation de viande de porc mal cuite, elle affecte les muscles et peut provoquer de sérieuses complications cardiaques. Autant de maladies pourtant évitables si un suivi vétérinaire rigoureux avait été assuré en amont.
Le rôle capital des vétérinaires dans la sécurité alimentaire
C’est ici que l’importance des vétérinaires dans la sécurité alimentaire devient évidente. Ces professionnels de la santé animale ne se contentent pas de soigner les bêtes. Ils surveillent l’état sanitaire des troupeaux, détectent les maladies, conseillent les éleveurs et assurent la qualité des produits animaux mis sur le marché. Sans eux, la chaîne de sécurité alimentaire est incomplète.
Malheureusement, leur travail est généralement sous-estimé, voire oublié. Cependant, sans vétérinaires compétents et présents sur le terrain, aucun système alimentaire ne peut être véritablement sûr.
Pour que les vétérinaires occupent pleinement la place qu’ils méritent dans la lutte pour la sécurité alimentaire, il est essentiel de renforcer leur formation continue afin qu’ils soient toujours à jour face aux nouvelles maladies. Ils doivent imposer un contrôle vétérinaire obligatoire avant tout abattage ou toute vente de produits animaux sur les marchés, de sensibiliser les éleveurs et vendeurs à l’importance du suivi vétérinaire régulier.
Il s’agira également d’allouer un budget spécial à la médecine vétérinaire publique pour garantir leur présence, même dans les zones rurales, et de créer un label “produit contrôlé par vétérinaire” pour valoriser les produits sûrs et encourager les bonnes pratiques auprès des consommateurs.
La sécurité alimentaire ne dépend pas seulement de ce que nous mettons dans nos assiettes, mais aussi de la santé des animaux qui les fournissent. Et cette santé ne peut être assurée sans les vétérinaires. Ils sont les gardiens silencieux du bien-être humain et protecteurs de nos repas quotidiens. Prioriser leur travail, c’est choisir une alimentation plus sûre et une population en meilleure santé.
