Le Maroc importera désormais des moutons en provenance d’Australie afin de relancer les élevages locaux et l’industrie de la viande, un secteur affecté par les impacts de la sécheresse. L’annonce a été faite dans un communiqué publié mercredi 15 janvier dernier par le Conseil australien des exportateurs de bétail (ALEC).
Il s’agit notamment d’un protocole d’accord signé entre les deux pays pour permettre les importations de moutons vivants depuis l’Australie vers le Maroc.
Cette démarche de Rabat vise notamment à diversifier et améliorer son approvisionnement en bétail pour reconstituer son cheptel dont l’effectif a fortement baissé, principalement en raison des impacts de la sécheresse qui dure depuis plus de 6 ans, et relancer l’industrie locale de la viande. « Le ministre marocain de l’Agriculture nous a personnellement exprimé combien l’ouverture de ce commerce avec l’Australie est cruciale pour la sécurité alimentaire de son pays », a déclaré Mark Harvey-Sutton, PDG de l’ALEC.
Il convient de noter que le contexte climatique qui affecte la production ovine au Maroc touche aussi les élevages de bovins et de caprins, obligeant d’ailleurs le pays d’Afrique du Nord à recourir davantage aux importations depuis 2023.
Dans son dernier rapport mensuel sur le commerce extérieur publié en novembre dernier, l’Office marocain des changes indique que la facture des importations cumulées de bétail vivant a augmenté de 83,1 % sur les 11 premiers mois de 2024 pour s’établir à plus de 4,8 milliards de dirhams (477,7 millions $).
Pour les exportateurs australiens, le Maroc constitue un nouveau marché prometteur et une opportunité d’accroître les revenus liés à l’exportation de bétail. Les données compilées sur la plateforme Trade Map montrent qu’avant le feu vert donné à Canberra, le royaume chérifien s’approvisionnait exclusivement en ovins auprès de pays européens tels que l’Espagne, le Portugal et la Roumanie.
Sandrine KOUADJO et Autre presse