Au Libéria comme dans la majorité des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, le poisson constitue une source essentielle de protéines animales. Face à l’intensification des pressions sur les ressources halieutiques, l’aquaculture est une alternative, mais reste encore sous-développée dans la région.
En Egypte, AlHussein Farahat Mohamed, directeur de l’Autorité de protection des lacs et de développement des ressources halieutiques (LPRDA), a signé, le lundi 25 novembre au Caire, un protocole d’accord avec Emma Metieh Glassco, directrice de l’Autorité nationale des pêches et de l’aquaculture du Libéria.
Selon les informations relayées par les médias locaux, cet accord vise à renforcer la coopération technique entre les deux pays dans le secteur de la pêche et promouvoir une aquaculture commerciale au Libéria.
Les interventions prévues dans le cadre de ce partenariat incluent notamment un transfert de compétences technologiques dans l’élevage du tilapia et le développement de l’aquaculture commerciale pour des espèces de poissons indigènes, l’échange d’experts et le partage d’informations sur le développement technologique de l’aquaculture, les meilleures pratiques de gestion, le contrôle et la gestion des maladies, ainsi que l’étude et le suivi des paramètres de l’environnement fluvial, côtier et marin. Il est également attendu l’amélioration de la gouvernance des pêches par le contrôle et la surveillance des activités de pêche illicite non déclarées et non réglementées (INN).
Le Libéria veut renforcer sa coopération avec l’Egypte
Il convient de noter que l’Egypte est le pays africain ou la production aquacole est la plus développée. Selon les données de la FAO, le pays des pharaons a capturé 2 millions de tonnes de poissons en 2022, dont 80 % soit 1,6 million de tonnes proviennent de la production aquacole. A contrario, l’aquaculture est encore embryonnaire au Libéria. Les données compilées par la Banque Mondiale indiquent en effet que la filière comptait pour moins de 5 % des captures totales réalisées par le pays, qui se sont chiffrées à plus de 29 300 tonnes en 2022.
Pour le pays d’Afrique de l’Ouest, le développement de l’aquaculture est d’autant plus important quand on sait que la production halieutique déjà faible est en plus affectée par les pratiques de pêche INN. Selon les données officielles, la pêche INN occasionne, chaque année, des pertes évaluées à près de 200 milliards de FCFA (322 millions $) dans les eaux libériennes. Pour rappel, le Libéria dispose d’un littoral atlantique d’environ 570 km et une superficie d’environ 20 000 km2 de zones de pêche.