L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a développé ces dernières années, plusieurs technologies, en appui aux efforts du Gouvernement ivoirien dans ses efforts pour atteindre la souveraineté alimentaire. Au nombre de ces technologies, figure l’élevage de mouches soldats noires. En effet, selon Maurice Konan Brou, spécialiste en Environnement à la FAO, les mouches soldats noires produisent des larves qui permettent de transformer les biodéchets de sorte à obtenir de la farine de larves séchées très riche en protéine, ainsi que du fertilisant organique pour la croissance des végétaux et de l’huile d’insecte prisée dans le cosmétique.
L’élevage de mouche Soldats noires a été expérimenté dans le cadre de l’initiative villes vertes pour laquelle la représentation de la FAO appuie le district autonome d’Abidjan. « On utilise des biodéchets broyés pour alimenter des larves de mouches soldats noires et au bout d’une dizaine de jours, les larves arrivent à maturité. On les recueille, les sèche et les broie pour constituer une farine riche en protéine qu’on incorpore à l’aliment des animaux », explique le spécialiste environnement à la FAO. Selon lui, cette bioconversion des biodéchets, permet d’obtenir un digestat qui est un puissant fertilisant qu’on peut utiliser pour la croissance des végétaux.
Les mouches soldats noires ont pour particularité de seulement boire de l’eau et se reproduire
« Les mouches soldats noires sont des mouches qui ont pour particularité de ne plus se nourrir, mais de seulement boire de l’eau et se reproduire », explique-t-il. Selon lui, cette solution est une alternative dans l’alimentation des animaux, nourris jusque-là, avec des végétaux dont l’usage pour les animaux entre en compétition avec l’alimentation humaine. Il s’agit donc pour la Fao de proposer une alternative de sources de protéines qui ne rentrent pas dans l’alimentation humaine. « L’utilisation des larves de mouches soldats noires constitue une alternative vraiment sûre de protéine pour l’alimentation animale », rassure-t-il.
La Fao est accompagnée dans ce projet par le Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) qui fait les analyses. Selon M. Brou, la ferme pilote installée à la pépinière d’Abobo, a une capacité de 500 grammes d’œufs par jour, 2 tonnes de fertilisants organiques, 500 kg de larves pour 5 tonnes de biodéchets transformés. La transformation se fait entre 12 et 14 jours. Cette technologie innovante a été présentée lors du Sara 2023, qui s’est tenu du 29 Septembre au 8 Octobre, au Parc des expositions d’Abidjan, sur la route de l’aéroport de Port-Bouët.
Source : Autre presse
