« Empêchez les éleveurs de détruire nos fermes », c’est le cri de cœur des agriculteurs du Sud du Nigéria, face à la destruction de leurs fermes par les éleveurs. Ils s’adressent au président Bola Tinubu et les gouverneurs des États producteurs de pétrole en guise d’avertissement de la répétition des destructions des années précédentes qui pourrait déclencher une crise alimentaire et des conflits inutiles.
Les agriculteurs, tirant la sonnette d’alarme avant la saison des plantations, ont juré de ne pas tolérer de nouvelles incursions dans leurs terres agricoles, où le bétail des bergers paît et détruit leurs récoltes.
Ils ont appelé les autorités à appliquer des mesures qui protégeraient leurs moyens de subsistance.
Les parties prenantes, opposées au pâturage en plein air, ont rejeté les allégations de l’Association des éleveurs de bétail Miyetti Allah selon lesquelles les éleveurs n’ont pas les ressources nécessaires pour adopter l’élevage.
Leurs inquiétudes surviennent alors que l’Assemblée nationale examine un projet de loi visant à créer la Commission nationale de l’élevage et des ranchs pour réglementer l’élevage dans tout le pays.
Le secrétaire national de Miyetti Allah, Saleh Alhassan, a cependant rejeté le projet de loi, insistant sur le fait que les lois doivent favoriser la paix plutôt que de perturber l’économie des éleveurs. « Cette loi ne fonctionnera pas. On ne peut pas détruire notre économie du jour au lendemain avec une simple déclaration. Ils veulent pousser les éleveurs à la rébellion et ils échoueront », a-t-il déclaré.
« Empêchez les éleveurs de détruire nos fermes », demandent les agriculteurs du Sud
Le Northern Elders Forum (NEF) a également appelé à des politiques qui permettent aux éleveurs de passer du pâturage libre à l’élevage tout en préservant leurs intérêts. Le porte-parole du NEF, Abdul-Azeez Suleiman, a reconnu la nécessité d’une gestion durable du bétail, mais a souligné les inquiétudes concernant l’impact du projet de loi sur les moyens de subsistance des éleveurs.
Pendant ce temps, le président de la section de l’État d’Edo de l’Association de tous les agriculteurs du Nigeria (AFAN), le camarade Jay Usiegbu, a déploré l’afflux d’éleveurs dans le Sud-Sud en raison de la répression menée par l’équipe de sécurité d’Amotekun dans le Sud-Ouest.
« Dans l’État d’Edo, les agriculteurs de régions comme Sobe et Owan ne pouvaient même pas accéder à leurs fermes pendant la récolte en raison de la présence des éleveurs. Le gouvernement devrait fournir des terres d’élevage désignées, où les éleveurs peuvent faire paître leur bétail contre rémunération. Toute personne surprise en dehors de ces zones devrait être traitée comme un intrus et poursuivie en justice », a déclaré M. Usiegbu.
Alors que les tensions augmentent, les parties prenantes insistent sur la nécessité de politiques décisives pour prévenir de nouveaux affrontements et préserver la sécurité alimentaire dans la région.
Sandrine KOUADJO et Autre Média