Financer la création de ranchs dans tout le pays, telle est la décision prise à l’issu du débat du Sénat nigérian tenu mardi 17 décembre 2024, afin de résoudre les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs. Cette décision implique notamment une collaboration avec les Etats, les gouvernements locaux et les entreprises privées pour créer une solution durable suite à l’appel du sénateur Henry Seriake Dickson.
Le sénateur Dickson, représentant Bayelsa West, a souligné l’importance de réglementer l’élevage, le décrivant comme « une activité légale ».
Il a exhorté le Sénat à profiter de la création du nouveau ministère de l’Élevage pour élaborer une politique globale.
« Donnons-leur pour mandat d’interagir avec l’exécutif et d’élaborer une proposition pour que l’élevage à l’échelle nationale soit une activité légale », a déclaré Dickson.
Il a également souligné la situation économique difficile des éleveurs, déclarant : « Ces bergers sont également victimes de la situation économique, transportant du bétail depuis l’État de Sokoto et se rendant à Bayelsa, à Lagos et dans d’autres États. »
Selon lui, les commissions du Sénat sur la sécurité nationale et l’agriculture devraient travailler avec les ministères concernés pour créer une proposition visant à établir des ranchs modernes qui assureraient la sécurité et la viabilité économique des éleveurs et des communautés locales.
Il a suggéré que le financement de ces ranchs pourrait être assuré par des prêts auprès de la Banque centrale du Nigéria.
Se souvenant de son mandat de gouverneur de l’État de Bayelsa, Dickson a noté qu’il avait mis en œuvre une politique d’élevage similaire il y a plus de dix ans.
Il a expliqué que les éleveurs de Bayelsa se voyaient attribuer une zone désignée au sein de Bayelsa Palms, où « il y avait de l’eau, un abattoir, des services vétérinaires, un marché aux bestiaux et de l’herbe pour les animaux ».
Le Nigéria autorise la création de ranchs pour résoudre les conflits éleveurs-agriculteurs
Dickson a également souligné que cette politique était devenue loi à Bayelsa, garantissant que les éleveurs et leurs animaux opéraient dans des environnements réglementés.
Il a souligné que si la Constitution autorise la liberté de mouvement, cette liberté ne doit pas porter atteinte au besoin d’ordre et de réglementation.
Le débat a fait suite à une motion du sénateur Anthony Yaro, qui a fait part de ses inquiétudes concernant les attaques de bandits dans la zone de gouvernement local de Billiri, dans l’État de Gombe, où des maisons ont été incendiées, des vies ont été perdues et de la nourriture et du bétail ont été détruits.
Le sénateur Abdul Ningi a remis en question l’efficacité des votes de sécurité alloués aux gouverneurs, tandis que le sénateur Titus Zam a souligné la nécessité de solutions à long terme aux conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Le sénateur Adams Oshiomhole a appelé à l’adoption de lois visant à réglementer les mouvements transfrontaliers de bétail dans le cadre du traité de la CEDEAO.
Le président du Sénat, Godswill Akpabio, a soumis la proposition du sénateur Dickson au vote et elle a été adoptée sans opposition.
Sandrine KOUADJO et Autre presse