A l’approche des fêtes de fin d’année – célébration de la Nativité et du Nouvel an – le Ministre des ressources animales et halieutiques (MIRAH), Sidi Tiémoko Touré, a rappelé une décision de l’Etat de Côted’Ivoire, interdisant la vente de
volailles aux abords de routes et autres lieux non agréés
En effet, dans un communiqué de presse en date du 22 novembre 2021, conformément au décret N° 93-312 du 11 mars 1993, Sidi Tiémoko Touré s’oppose à la commercialisation de volailles qu’il juge anarchique. Il s’agit de celle qui se pratique dans des endroits qui n’y sont pas dédiés.
Le premier responsable du MIRAH écrit, à cet effet : « Le ministre des Ressources animales et halieutiques porte à la connaissance de la population, des éleveurs, des grossistes, des revendeurs, des vendeurs ambulants et occasionnels de volailles vivantes que la vente de volailles vivantes est une activité soumise à une déclaration obligatoire et ne doit s’exercer uniquement que dans les marchés conventionnels et les points agréés de vente. Par conséquent, la vente de volailles vivantes aux abords des grandes voies, des carrefours, dans les quartiers ou autres sites en dehors des marchés est interdite». Un communiqué assorti d’une mise en garde formelle : «A cet effet, les services compétents en la matière procéderont à la saisie systématique de toutes volailles vendues en dehors des marchés».
D’aucuns estiment que cette interdiction, mise au goût du jour, peut porter un mauvais coup à des acteurs du secteur qui ont déjà engagé des investissements pour écouler leur production ; et que, justement, ils auraient déjà répertorié des endroits aux abords des grandes voies, des carrefours, dans les quartiers pour mener leurs activités.
Les mettre donc devant le fait accompli, ce serait leur causer un immense préjudice. D’autres peuvent penser qu’il s’agit ni plus ni moins d’un système mis en place pour faire tom- ber les petits producteurs pour ainsi faire la part belle aux éleveurs industriels. Et si l’on sortait de cette conception complotiste qui vise à voir tout en noir, peindre toutes les actions qui ne nous agréent pas avec des pinceaux et de l’encre ténébreux. Oui, il faut aussi faire un effort de compréhension de toute décision prise pour l’amélioration de la vie en société.
D’abord, ce communiqué est une invite du ministre à l’endroit des éleveurs, grossistes, revendeurs, vendeurs ambulants et occasionnels à respecter les décisions de l’Etat et à formaliser leurs activités. Le secteur de l’aviculture, en effet, est trop longtemps resté dans l’informel. Il urge qu’il en sorte pour devenir ce secteur prospère et pourvoyeur d’emplois pour les jeunes et d’autonomisation de la femme. Alors que le secteur privé est de plus en plus mis en avant par les Etats pour résorber le chômage qui a été exacerbé par la pandémie de la COVID-19, notre pays, la Côte d’Ivoire, ne doit pas être à la traine.
Ensuite, sur le plan purement sanitaire, ce communiqué, qui rappelle une décision d’interdiction voulue par un décret pris il y a 28 ans, a aussi une portée. En effet, nul n’est sans savoir que récemment, une alerte à la grippe aviaire a été signalée en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, et c’est un secret de polichinelle, des acteurs de ce secteur d’activité sont réfractaires à mettre en place un véritable protocole pour le traitement de leur cheptel.
De plus, il est du devoir de tout dirigeant de veiller à la santé de la population. Dans le cas d’espèce, le MIRAH, comme on le dit, ne peut faire d’omelette sans casser des œufs, en faveur de la majorité.
En définitive, l’interdiction de la vente de volailles vivantes aux abords des voies, des carrefours, dans les quartiers ou autres sites en dehors des marchés et points de vente épizooties agréés, vise à structurer et à assainir un domaine d’activité qui patauge dans l’informel et à prémunir les populations des risques de maladies liées aux zoonoses. Surtout dans un contexte où la COVID-19 semble avoir repris du poil de la bête.
Par TRA-BI Charles Lambert