C.I./ Lancé le 10 mars 2023 à Ouangolodougou :
Ce que vise le projet PRO-LAIT du MIRAH

PRO-LAIT

Vendredi 10 mars 2023, a eu lieu à Ouangolodougou, dans le nord de la Côte d’Ivoire, le lancement d’un important projet cher au ministre des Ressources animale et halieutiques, Sidi Touré. Il s’agit du projet PRO-LAIT, dont la première phase durera de 2023 à 2026. Voici une brève présentation dudit projet.

Le projet de Développement et la Promotion de la Production Laitière est un projet envergure nationale avec un encrage principal à la station de Nioroningué d’une superficie de 2 200 ha. Elle est située au nord du pays, à la frontalière du Burkina Faso, dans la Région du Tchologo, Département de Ouangolodougou. Le site d’élevage est à 3 km de la ville de Ouangolodougou, sur l’axe Ouangolodougou – Niéllé. La première phase du PRO-LAIT durera de 2023-2026 avec un budget de 8 277 210 000 F CFA / 12 621 238 €1.

Objectif global :  L’objectif global du projet est de rendre compétitive et attractive la chaine de valeur lait de la Côte d’Ivoire afin qu’elle prenne toute sa place sur les marchés nationaux et internationaux.

Objectifs spécifiques :

* Produire les types génétiques de bovins hybrides

* Multiplier les types génétiques de bovins hybrides ;

* Diffuser les types génétiques de bovins hybrides ;

* Former les apprenants aux différentes techniques d’élevage bovin laitier

* Mettre à disposition des acteurs des noyaux de bovins laitiers

* Suivre et encadrer les élevages de bovins laitiers ;

* Promouvoir le lait et les produits laitiers à haute valeur ajoutée ;

* Améliorer leur positionnement sur les marchés nationaux et internationaux.

STRATÉGIE D’INTERVENTION (MODE OPÉRATOIRE)

Le projet mettra en place un centre d’application et de spécialisation dans les métiers de la chaine de valeur lait (CAS-LAIT).  Ce centre permettra de former des éleveurs et des futurs entrepreneurs pastoraux. Il s’agira de deux (02) sessions de formation seront organisées par an d’une durée minimum de 3 mois avec un taux de formation d’au moins 50% de femmes.  Le pôle amélioration génétique permettra la production de géniteurs de haute performance à mettre à la disposition des acteurs, en collaboration avec les instituts de recherche (CNRA, CSRS, Universités…).

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Un programme d’installation de jeunes et de femmes dans les métiers la chaine de valeur lait sera mis en œuvre à partir du centre d’application.

En outre, un dispositif pour l’encadrement des acteurs de la chaine de valeur sera déployé en collaboration avec des structures partenaires telles que l’ANADER, le FIRCA. Les services extérieurs du MIRAH auront pour rôle de superviser les activités des acteurs et apporter un appui institutionnel.

Un accent particulier sera mis sur la transformation, la commercialisation et la distribution des produits à travers la construction de centres de collecte de lait et de laiteries ainsi que l’accompagnement dans la distribution des produits.  Pour ce faire, le projet réalisera la réhabilitation et l’équipement de la station de Nioroningué, ainsi que le recrutement du personnel du futur centre d’application et de spécialisation dans les métiers de la chaine de valeur lait (CAS-LAIT).

Des bovins hybrides performants seront produits à partir de bovins de race locale grâce à l’insémination artificielle faite à partir de semences animales exotiques types Montbéliard et Holstein. Les hybrides seront sélectionnés. Les femelles seront diffusées au paysannat pour les besoins de création de fermes laitières. Les mâles, serviront d’animaux améliorateurs dans les fermes.

Le projet pourra acquérir des animaux laitiers performants, issus aussi bien des élevages nationaux que des pays limitrophes. Ces animaux vont transiter à la station de Nioroningué où ils seront contrôlés et sélectionnés avant d’être cédé aux éleveurs. En 2023, 2024 et 2025, le projet fera des acquisitions de génisses à forte potentialité laitières qui seront cédées en 2024, 2025 et 2026.

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Par ailleurs le projet interviendra sur quatre (04) grands axes que sont : l’amélioration de la productivité des élevages laitiers par la mise à disposition de bovins améliorés à haute performance laitière, le renforcement des capacités techniques des acteurs (formation et équipement), l’installation et l’encadrement des bénéficiaires et la promotion et la mise sur le marché.

PARTIES PRENANTES ET BÉNÉFICIAIRES 

Les parties prenantes de ce projet sont, entre autres : Les bénéficiaires (apprenants, étudiants, jeunes, etc.) ; l’Etat de Côte d’Ivoire ; les organisations professionnelles, les structures déconcentrées (Districts, Conseils régionaux, Départements, etc.) ; les partenaires techniques et financiers (Friesland Campina, etc.) ; les centres de recherche (CNRA, etc.) ; les Universités.

Les bénéficiaires sont: Les Petits producteurs (peu productifs et vulnérables à l’insécurité alimentaire) ; les Femmes et les jeunes (souvent sans activité et déscolarisés et leur intégration dans l’activité d’élevage devrait permettre de réduire l’exode rural, de rajeunir la population des exploitants agricoles et d’offrir de meilleures opportunités aux innovations technologiques) ; les Organisations d’éleveurs ou des opérateurs (développant des initiatives dans le domaine de l’élevage et de la commercialisation du lait) ; les éleveurs de bovins (désireux de basculer vers l’élevage laitier) ; les grands comme les petits éleveurs laitiers.

PROLAIT

RÉSULTATS ATTENDUS DU PROJET

* La productivité des élevages laitiers est améliorée ;

* La promotion et la mise en marché du lait et des produits laitiers à haute valeur ajoutée est effective ;

* Des agents encadreurs des fermes (alimentation, santé animale, reproduction, etc.) sont formés ;

* Des éleveurs de bovins laitiers formés aux Bonnes Pratiques d’Elevage ;

* L’amélioration génétique et la multiplication du cheptel est assurée ;

* Le centre national d’insémination artificielle (CNIA) de Bingerville est équipé ;

* La station laitière de Nioroningué est réhabilitée et équipée ;

* La mise en place d’unités de fabrication d’aliments concentrés destinés aux élevages laitiers est effective ;

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* Des infrastructures d’élevage communautaire (retenues d’eau, parcs de nuit communautaire, bain détiqueur) sont réhabilitées et équipées ;

* La mise en place des circuits de distribution du lait dans les zones de fortes productions laitières est effective.

IMPACTS SOUHAITÉS

Au niveau économique :  Le projet contribuera à l’amélioration de la production de la filière lait, l’augmentation des revenus, l’amélioration des capacités entrepreneuriales ; permettra de disposer des animaux améliorés pour accroitre la production en lait et en viande ; aidera à l’accroissement de la production laitière journalière/vache de 300% (3 litres race locale contre 9 voire 12 litres métis), un accroissement du poids des bovins à 24 mois de 37% (227 kg race locale contre 324 kg hybrides), selon que, celui qui fait le lait, fait aussi la viande.

Au niveau social :  PRO-LAIT contribuera à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs/éleveurs et des PME et permettra la création d’emplois et de revenus temporaires (manœuvres, ouvriers et gardiens) et permanents au profit de tous les acteurs intervenant dans la filière lait.

Au niveau environnemental : Ledit projet aura un impact environnemental fort à travers la réduction des érosions grâce à l’aménagement des parcours naturels et les parcelles de fourrages (chaque éleveur devant mettre en place des cultures fourragères).

Au total, le projet PRO LAIT est un outil que le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) se donne pour résoudre la problématique de la dépendance en lait et produits laitiers de la Côte d’Ivoire. Les défis sont nombreux mais la détermination est plus grande et nous invitons tous les acteurs (parties prenantes et bénéficiaires) à s’unir autour de cet outil pour qu’à l’horizon 2026 voire 2030 nous puissions ensemble être satisfait du chemin parcouru.

André SELFOUR avec MIRAH