Le Ministère ivoirien des ressources animales et halieutiques (MIRAH) et ses partenaires que sont les opérateurs économiques et techniques des secteurs de l’élevage, de l’aquaculture et des pêches, au sortir d’un séminaire tenu les 8, 9 et 10 juillet 2021, à Abidjan, ont finalisé la politique nationale des ressources animales et halieutiques.
Au terme de ces travaux, et de bien d’autres qui les ont suivis, le MIRAH s’est doté de la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA). Mercredi 19 janvier 2022, lors du Conseil des ministres, la PONADEPA, sur la période 2022-2026, a été adoptée par le gouvernement. Sa mise en œuvre a été évaluée à 1 049, 443 milliards de F CFA. Une manne financière qui devrait permettre d’atteindre les objectifs d’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières animales et halieutiques, en cohérence avec les principes de protection environnementale, d’amélioration de la gouvernance du secteur des moyens d’existence des acteurs.
Du jeudi 20 au vendredi 21 janvier 2022, à Yamoussoukro, un atelier de formation a été organisé à l’intention de personnes issues du cabinet du ministre, des structures rattachées audit ministère, des directeurs centraux et régionaux des projets du MIRAH. Au terme de ces travaux, les participants ont été éclairés sur des outils nécessaires pour une meilleure programmation des activités et une mise en œuvre optimale de la PONADEPA.
Outil de développement, la PONADEPA vient réformer le secteur animal et halieutique, en y apportant des changements profonds et pertinents visant à améliorer son fonctionnement. C’est pourquoi cette politique s’attèlera à lever les contraintes majeures, afin d’atteindre un système inclusif et intensif de production contribuant à la sécurité alimentaire avec un taux de couverture d’environ 70% des besoins de consommation des populations en 2025. Avec ce levier stratégique que représente la PONADEPA, le MIRAH compte parvenir à la promotion et à la coordination des initiatives dans le secteur des ressources animales et halieutiques, au développement des productions animales et issues de l’aquaculture, à la gestion durable des pêches et au renforcement de la santé publique vétérinaire. L’une des clés de réussite de cette initiative, n’a de cesse de le clamer le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, demeure le travail en synergie. « Nous conviendrons tous que ce secteur demeure une réelle préoccupation et un domaine dans lequel une collaboration soutenue est absolument nécessaire si nous voulons atteindre nos objectifs de développement », avait réaffirmé le membre du gouvernement à l’ouverture du séminaire des 8, 9 et 10 juillet 2021.
En réalité, la PONADEPA est une réponse vigoureuse à la problématique de l’autosuffisance en produits animaliers et halieutiques. Cette réforme est un moyen d’accroître la productivité et une solution aux importations de masse que la Côte d’Ivoire est contrainte d’effectuer pour satisfaire les besoins des populations. C’est une nouvelle politique qui est aussi l’expression de l’engagement du MIRAH à définir une approche de développement plus dynamique et qui s’imbrique dans un environnement à préserver pour les générations futures, selon les propos du ministre Touré. Au regard de la large surface financière dont le MIRAH entend doter la PONADEPA, on se doute que les ambitions sont énormes pour l’institution, les partenaires économiques et techniques, mais surtout pour les femmes et les hommes qui tirent l’essentiel de leurs ressources de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Une raison fondamentale pour que l’écosystème des ressources animales et halieutiques s’approprie ce bréviaire, condensé de toutes les stratégies visant la performance de tous les segments judicieux du secteur.
Comme toute réforme, la PONADEPA a été conçue à partir d’un état des lieux, et vise des résultats significatifs. C’est pourquoi, dans sa mise en œuvre, il faut lui éviter le sort qu’ont connu nombre de réformes dont le suivi a été hypothéqué par le laxisme et le manque de rigueur. Pour une bonne exécution, cette « petite » révolution dans le secteur des ressources animales et halieutiques doit bénéficier de tous les atouts : personnes qualifiées mises à la place qu’il faut ; coopération technique de haut niveau ; professionnalisation de toutes les chaînes de valeur…C’est ainsi que la PONADEPA remplira sa principale mission : la création de richesse pour le bien-être des acteurs du secteur des ressources animales et halieutiques.
Par Charles Lambert TRA-BI