La pêche joue un rôle socio-économique considérable au Sénégal, à l’image de la plupart des pays à vocation maritime.
Elle constitue le premier secteur de l’économie nationale en tant que principal pourvoyeur de devises étrangères et d’emplois: plus de 600.000 emplois, soit 17 % de la population active.
La pêche au Sénégal est caractérisée par une pleine exploitation voire surexploitation des espèces démersales côtières à forte valeur commerciale dans un contexte d’une demande de production mondiale croissante.
L’abondance de biens ne nuit pas, mais la ressource n’en est pas moins tarissable. À force de puiser dans les stocks de poissons sénégalais, la voracité des pêches industrielles et artisanales déséquilibre et épuise les écosystèmes qui faisaient le bonheur et la prospérité des pêcheurs artisanaux.
Le Sénégal dispose d’écosystèmes très productifs mais cette productivité est soumise à des variations importantes liées au phénomène d’upwelling c’est-à-dire les remontées d’eaux froides profondes riches en matières minérales, provoquées par le courant froid des Canaries lié à l’alizé maritime pendant la saison sèche
La non maîtrise de l’effort de pêche artisanale et industrielle nationales et la faiblesse des moyens de contrôle et de surveillance des pêches sont à l’origine d’une exploitation non responsable de ces ressources.
Ce qui se traduit par :
– une surexploitation des stocks d’intérêt commercial (démersaux côtiers)
– un développement de la pêche illégale, non déclarée et non autorisée (destruction des habitats marins suite au chalutage dans la zone réservée à la pêche artisanale, au dragage des fonds rocheux et à l’utilisation d’explosifs)
– une pression anthropique et industrielle sur le littoral et la zone côtière avec le développement du tourisme et l’urbanisation littorale
– l’adoption de comportements de survie pour les pêcheurs préoccupés plus par la lutte contre la pauvreté que par les questions environnementales.
À force de puiser dans les stocks de poissons sénégalais, la voracité des pêches industrielles et artisanales déséquilibre et épuise les écosystèmes qui faisaient le bonheur et la prospérité des pêcheurs artisanaux. La pêche s’est largement intensifiée depuis les années 1970. Plus de 20.000 pirogues et quelque 160 navires industriels se disputent, désormais, les 718 kilomètres de côtes du Sénégal, pour répondre à une demande mondialisée et soutenue.
La cadence infernale des ballets incessants des navires ne permet pas aux stocks de poissons de se régénérer. C’est pour cette raison que sera décrété fermée de façon saisonnière la pêche au Sénégal.
Source: Centre d’études prospectives