Selon un rapport de l’Institut d’études de sécurité, des groupes djihadistes se sont enrichis de 2019 à 2021 dans le nord de la Côte d’Ivoire, grâce à des activités illicites. Mais depuis, ils auraient été en partie repoussés hors des frontières ivoiriennes.
« Entre 2019 et 2021, des groupes extrémistes violents ont mené des incursions sur le territoire ivoirien, ainsi qu’une série d’attaques contre les forces de défense et de sécurité et des actes d’intimidation à l’encontre de la population », rappelle l’ISS dans un rapport publié lundi.
« Orpaillage illégal et économie du bétail«
Durant cette période, « le nord-est de la Côte d’Ivoire a servi de théâtre d’opération et de zone de refuge, d’implantation, de financement, de recrutement » pour ces groupes, qui se sont principalement enrichis par « l’orpaillage illégal et l’économie du bétail », ajoute-t-il.
L’ISS souligne que l’investissement de ces groupes dans ces domaines a « occupé une place centrale » dans leur « stratégie d’implantation ».
« L’élevage de bovins représente, après l’agriculture et avant l’exploitation minière et le commerce, l’une des principales activités socioéconomiques pratiquées le long de la bande frontalière entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali », deux pays minés par la violence djihadiste, selon le rapport.
Les troupeaux sans surveillance sont particulièrement ciblés » et « les voleurs de bétail bénéficient parfois aussi de la complicité de bouviers (…) en échange d’une rétribution financière.
Rapport de l’ISS, l’Institut d’études de sécurité
Le nord de la Côte d’Ivoire abrite également de nombreux sites d’orpaillage illégaux, prisés par les groupes djihadistes qui leur « auraient également servi » de « lieux d’approvisionnement en vivres et autres biens de consommation », selon l’ISS.
« Traçabilité du bétail »
L’institut suggère aux autorités ivoiriennes de « renforcer les dispositifs de contrôle d’origine et de traçabilité du bétail », parfois transporté jusqu’à Abidjan, et de « réguler le secteur de l’exploitation aurifère artisanale », notamment en réduisant « les coûts d’obtention des autorisations d’exploitation ».
De fin 2021 à juillet 2023, « aucune attaque significative n’a été relevée » en Côte d’Ivoire, confrontée aux violences djihadistes depuis 2016, constate l’ISS.
« L’économie la plus puissante en Afrique de l’Ouest francophone, a jusqu’à présent réussi à maintenir les djihadistes hors de ses frontières », soulignait un rapport de l’International Crisis Group (ICG) publié mi-août, notamment grâce à des réformes dans le secteur de la sécurité et à « un vaste programme de développement économique » dans le nord.
Mais « l’insécurité chez ses voisins du nord » fait « planer le spectre de la menace », nuance l’ISS.
Source : TV5monde