Le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques (MIRAH), Sidi Tiémoko Touré, poursuit sa tournée des structures et entreprises se trouvant dans le giron de son ministère. Jeudi 20 mai 2021, il était en immersion dans la Société ivoirienne d’abattage et de charcuterie (SIVAC), située en Zone industrielle de Yopougon. Une visite qui lui a permis de glaner de précieuses informations pour concevoir un plan de relance de la filière porcine.
La visite rendue par le MIRAH à la SIVAC lui a permis de faire d’une pierre plusieurs coups. En effet, il a ainsi pu échanger avec la direction de cette structure qui est l’abattoir des porcs, mais aussi avec toutes les structures intervenant dans la filière porcine. L’occasion était donc idéale pour prendre le pool de ce secteur d’activité dont la vitalité est contrariée par de multiples difficultés. Avec sa méthodologie bâtie sur l’écoute, Sidi Touré a thésaurisé des éléments capitaux pour mettre en place une stratégie en vue de dynamiser la filière porcine.
« Nous sommes venus écouter, observer afin d’ajuster le plan d’action du ministère. Pour stabiliser ce plan, il est important de mener une analyse d’ensemble car notre stratégie c’est aussi de nous appuyer sur les acteurs afin de les accompagner efficacement et durablement », a déclaré le ministre. Face ses hôtes, Sidi Touré a tenu un discours d’espoir en leur indiquant que la filière porcine est logée en bonne place dans le plan de développement de l’ensemble des secteurs couverts par son département ministériel.
« Nos équipes travaillent à identifier les priorités. Celles de la filière porcine ont été enregistrées et nous allons les insérer dans notre plan dont les articulations sont liées aux problématiques de la production, de la transformation, de la commercialisation, de la distribution, de la consommation et de la santé animale », a poursuivi le membre du Gouvernement. En outre, M. Touré a rassuré les acteurs de ladite filière quant à sa disponibilité à œuvrer dans le sens du développement de leurs activités. « Il y a des choses à faire ; nous allons retrousser les manches et avancer ensemble. Je serai là pour manager tout cela avec vous à mes côtés », a-t-il promis.
Accroître la productivité dans l’optique de l’autosuffisance en protéines porcines et autres produits dérivés du porc est également dans la ligne de mire de Sidi Touré. Pour le ministre, le dispositif, de la production à la consommation, peut permettre d’atteindre cet objectif. « C’est une aberration que les moyens soient existants et que l’on ne puisse pas le faire. Mon Ambition c’est d’atteindre l’autosuffisance sinon flirter avec. Il ne faut pas se contenter du peu. L’ambition c’est l’autosuffisance », s’est-il engagé.
Dr KABA Ibrahima, directeur général de la SIVAC a fait un exposé lors duquel il a présenté la structure, ses projets et ses difficultés. Il s’est appesanti sur la vétusté des infrastructures, la menace des zoonoses, l’insuffisance de la subvention, le bas coût de l’abattage…Dr Kaba a aussi mis en lumière les problèmes à régler en urgence. « Ce sont le conflit avec l’AGEDI, la rencontre avec les maires pour lutter contre l’abattage clandestin, l’assainissement des comptes de la SIVAC avec l’apurement des passifs qui s’élèvent à 88 millions de FCFA », a-t-il énuméré Le DG a, par ailleurs, fait des propositions au ministre dans le sens du développement de la filière. « Nous allons proposer la mise en place d’une taxe compensatoire pour financer la filière », a-t-il soumis, tout en présentant l’installation du biodigesteur comme un projet majeur.
Charles-Emmanuel Yacé, président de l’Interprofession porcine (INTERPORCI) a souhaité que l’Etat « accompagne la SIVAC » et proposé la mise en place d’une réglementation pour sauvegarder la filière. « Le marché est ouvert et nous subissons la concurrence avec l’importation de viande. Nous souhaitons une protection de la part de l’Etat afin d’enclencher une plus grande productivité. Le processus est long mais nous gardons espoir que le ministre va prendre le dossier à bras le corps », a-t-il espéré.
Sidi Touré a eu droit à une visite guidée de la SIVAC qui lui a permis d’échanger avec le personnel et de faire l’état des lieux en ce qui concerne le dispositif infrastructurel.
Par Serge YAVO