Jeudi 10 juin 2021, le ministre des ressources animales et halieutiques (MIRAH), Sidi Tiémoko Touré, a présidé, à l’Université Nanguy Abrogoua Abobo-Adjamé (UNA), la cérémonie de remise officielle de la ferme expérimentale avicole à cette institution universitaire que son ministère a construite et équipée.
A cette occasion, le MIRAH a salué le partenariat entre son ministère et l’Université Nanguy Abogroua Abobo-Adjamé et annoncé la reconduction de cette forme de collaboration dont l’une des matérialisations est la construction et l’équipement de cette ferme pédagogique qui viendra compléter l’outil de formation des étudiants inscrits en Master professionnel en aviculture.
La cérémonie de remise de la ferme, comme l’a indiqué Sidi Touré, était le prétexte pour parler du chômage des jeunes diplômés et de leur employabilité post-formation. C’est la raison pour laquelle il a félicité les dirigeants de l’université pour la mise en place du Master professionnel en aviculture qui entre dans le cadre de la professionnalisation de ce secteur qui est pourvoyeur, mais aussi qui une réponse à l’adéquation entre la formation et les offres d’emplois.
Selon le ministre, la formation étant inscrite en bonne place dans le plan stratégique de relance de l’aviculture ivoirienne, il va dans les prochains jours mobiliser l’ensemble des opérateurs du secteur afin qu’ils « participent techniquement et financièrement à la formation de leurs futurs employés ». « Il est vrai que l’Etat, à travers le MIRAH et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, fait sa part, mais l’apport des opérateurs du secteur dans la formation des apprenants est capital. Aidez nous pour la formation et l’insertion sociale de ces jeunes », a déclaré le MIRAH.
Sidi Touré, au demeurant, a partagé avec les acteurs du secteur, les enseignants-chercheurs et les étudiants, son ambition d’atteinte de l’autosuffisance dans toutes les matières premières animales et halieutiques. Aux apprenants, il a dit de faire de leur formation en aviculture leur option principale car c’est avec leur expertise qu’à « l’horizon 2030, le pays parviendra à l’objectif de 200 tonnes de viande de volaille et de 3 milliards d’œufs à la consommation ». « Vous êtes dans un secteur porteur donc vous ne devez pas penser que c’et une option B. Dites vous que c’est votre option A et engagez vous à fond car dans quelques années, on veut voir de millionnaires sortis de vos rangs », a-t-il exhorté.
Compétitivité et employabilité
Les questions de compétitivité et d’employabilité des diplômés ont traversé de bout en bout les discours des responsables de l’UNA et du master professionnel en aviculture qui résulte du partenariat entre le MIRAH et l’UNA. Pr Tano Yao, président de l’UNA, s’est réjoui de la remise de la ferme expérimentale et pédagogique car, selon lui, elle va améliorer l’apprentissage et l’employabilité des étudiants. De plus, « elle va rétablir la confiance entre notre institution et les entreprises en ce qui concerne la compétence de nos étudiants. La remise de cette ferme va briser la méfiance », a indiqué Pr Tano.
Pour Pr Tuo Seydou, responsable de la formation en master professionnel avicole, les modules enseignés permettent à l’apprenant d’acquérir des compétences dans les divers domaines de ce secteur. « Nos diplômés sont des consultants et des ingénieurs capables de maîtriser l’élevage sous tous ses aspects techniques, financiers et économiques », a-t-il dit, avant de faire un état des lieux de cette formation qui est à sa 3e promotion. « La 1re promotion est à 70% de taux d’insertion, la 2e à 60% et la 3e est à 35% sur les 3 mois. Les statistiques sont encourageantes et nous pouvons dire que le master professionnel en aviculture est prometteur », s’est-il satisfait.
Le coordonnateur du Programme d’appui à la production avicole nationale (PAPAN), Dr Essoh, a annoncé que les deux parties prenantes du partenariat, le MIRAH et l’UNA, ont tenu leurs engagements ; ce qui a permis d’atteindre plusieurs objectifs en matière de formation et d’insertion professionnelle. Quant au directeur de cabinet adjoint du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Méité Méké, il s’est réjoui que le système de formation dans le supérieur soit redevenu performant. « Cette ferme avicole expérimentale et pédagogique en est une illustration », a-t-il dit.
La ferme avicole apportera une plus-value à la formation. C’est pourquoi le Pr Tano a souhaité que l’Etat ainsi que de bonnes volontés aident l’UNA à compléter les équipements. « Il s’agit d’un mini abattoir, d’une salle de formation, d’une salle d’autopsie et d’une unité de fabrication d’aliments », a-t-il énuméré. Le partenariat entre le MIRAH et l’UNA, signé en 2018 pour trois ans, s’et achevé cette année. C’est pourquoi sa reconduction par Sidi Touré a été saluée par une salve d’applaudissements des responsables de l’université, des enseignants-chercheurs et des étudiants.
Par Serge YAVO