Trente éleveurs ont été enlevés vendredi par des terroristes de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria, demandant une rançon en échange de leur libération, a-t-on appris mardi de pêcheurs et du responsable d’une milice soutenue par le gouvernement.
« Les insurgés de Boko Haram ont sélectionné des éleveurs dans les villages et enlevé 30 hommes et femmes », a affirmé à la presse Labo Sani, un pêcheur habitant à proximité des trois villages attaqués sur les rives du lac Tchad.
« Ils ont laissé un message demandant aux familles des otages de verser 20 millions de nairas (soit environ 40.000 euros) », a-t-il ajouté.
Un autre pêcheur de la zone, Sallau Arzika, a confirmé à la presse leur enlèvement, ainsi que le nombre d’otages. Tout comme le responsable d’une milice combattant les terroristes dans la région et soutenue par le gouvernement, qui a souhaité garder l’anonymat.
Depuis que l’Iswap, branche ouest-africaine du groupe Daesh, a fait scission avec Boko Haram en 2016, elle a pris les rênes dans la plupart des territoires sous le contrôle de Boko Haram, notamment dans la région du lac Tchad où elle a établi une forte présence.
Le groupe a autorisé les pêcheurs et les éleveurs à pêcher et à faire paître le bétail sur son territoire après le paiement de taxes, ce qui lui a procuré une substantielle source de revenus.
Mais Boko Haram, qui ne dispose pas de telles ressources, est à la recherche de liquidités et a décidé d’enlever les éleveurs pour les extorquer, selon le responsable de la milice anti-terroriste.
Selon lui, les éleveurs de la région de Doron Bagan, où les villages ont été attaqués, « ont commencé à partir par crainte de nouveaux enlèvements ».
Depuis l’insurrection terroriste en 2009, le conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés au Nigéria, et déclenché une grave crise humanitaire, selon l’ONU.
Le nouveau président du Nigéria, Bola Tinubu, investi fin mai à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique et de la première économie du continent, est confronté à de multiples défis en matière de sécurité.
Il a promis de faire de la lutte contre l’insécurité « sa priorité absolue », tout comme ses prédécesseurs.
Source: Autre presse